Difficile d’imaginer Noël sans cadeaux. Et à en croire le monde dans les rues depuis début décembre, je me dis que la course effrénée aux cadeaux est bel et bien lancée !
La notion de “cadeau” est fascinante. Ce terme a plus d’un tour dans son sac. Il est tout aussi surprenant qu’il peut être prévisible. Et, à y regarder de plus prêt, il nous permet d’explorer plusieurs facettes de qui nous sommes. Il parle de donner, de recevoir, de se célébrer, de prendre le temps, de passer le relai…
Partons au pays du cadeau…
De la lettre capitale d’ornement au don pour célébrer
Le mot “cadeau” vient du latin “capitellum” qui signifie “personne placée en tête, capitaine”. Au XVème siècle, elle désignera naturellement la grande initiale ornementale placée en tête d’un alinéa… Raffinées et luxueuse, parfois parée d’or, c’est par une pirouette surprenante et inattendue que ce mot va dériver pour désigner dans la langue classique une fête galante et luxueuse offerte à l’élue de son cœur. Le cadeau est alors exclusif. Rapidement les dames vont perdre l’exclusivité de cette attention et le cadeau deviendra un présent destiné à fêter quelqu’un.
Encore plus surprenant le verbe cadeauter ou cadotter existe !
L’évolution des cadeaux de Noël
La tradition de faire des cadeaux à Noël ne date pas d’hier. Déjà les Romains, à l’époque des saturnales, s’échangeaient des présents (souvent des figurines en terre cuite ou en cire). Avec l’arrivée de Saint Nicolas, ce sont des friandises qui étaient offertes aux enfants sages (fruits secs, pommes, gâteaux, bonbons, chocolats, pain d’épice…), pour les autres c’était plutôt des coups de bâton du Père fouettard.
Au 19ème siècle, c’est une orange qui était offerte aux enfants : fruit rare et cher à l’époque, il était considéré comme un cadeau précieux…
Force est de constater qu’au fil des siècles, des décennies et des années, le cadeau de Noël a perdu en simplicité ; embarqué dans un tourbillon consumériste. Nous sommes loin de l’orange ou de la tablette de chocolat dans le film “Charlie et la chocolaterie”.
Derrière l’objet matériel, l’acte d’offrir et de recevoir
Au delà de l’objet matériel, la notion même de cadeau a une portée beaucoup plus symbolique.
Il y a toujours derrière le cadeau un verbe d’action : donner, recevoir, s’offrir, refuser. Et cela change alors toute la perspective. Le cadeau devient plus qu’une intention : un mouvement.
Il est intéressant de prendre du recul et d’observer comment nous faisons nos cadeaux aux autres et comment nous recevons ceux des autres pour voir qui se cache réellement derrière lui.
Offrir un cadeau
En la matière il y a plusieurs écoles :
- il y a les partisans du dernier moment (à l’arrache…ou large !),
- il y a ceux qui s’y prennent très à l’avance,
- ceux qui ont trouvé une bonne excuse pour ne pas en faire (ça va du “Tu as déjà tout…!”, “Je n’ai jamais d’idée…”, “je ne veux pas tomber dans le consumérisme” etc…),
- ceux qui les achètent (gros, petit, cher, bon marché…),
- ceux qui les fabriquent,
- ceux qui font des cadeaux immatériels (intention, chanson etc…),
- ceux qui font des loteries ou des tirages au sort pour éviter l’abondance démesurée (1 cadeau par personne),
- …
J’en oublie certainement.
De quelle école êtes-vous ?
Bien entendu il y a une dimension que j’ai omise dans mes propos et qui entre forcément en ligne de compte : c’est “A qui je fais le cadeau ?” et là; la méthode peut varier selon les cas. Il est donc possible d’être de toutes les écoles !
Faire un cadeau c’est avant tout faire don de son temps à l’autre. Et qu’y a t’il de plus précieux dans la vie que le temps ?
En la matière, il s’agit là du temps que nous dédions à écouter la personne pour être en capacité de trouver LE cadeau qui lui fera plaisir à lui (sans cela ça va être plus compliqué). Le temps dédié à mettre en oeuvre l’idée (courir les magasins, les sites internets), le temps dédié à l’emballer soigneusement avec attention, et pour ceux qui les font eux même le temps consacré à la création (l’achat des fournitures, la confection etc…). Un cadeau est l’expression de l’amour que nous portons aux autres.
Sans jugement, ni attente… vous êtes vous déjà posé la question du temps que vous dédiez aux cadeaux que vous faites ?
Recevoir un cadeau
C’est comme recevoir un signe de reconnaissance. La façon dont nous recevons les cadeaux parle de la valeur que nous apportons aux choses, parle de nos valeurs. Il y a également souvent du jugement dans tout cela… What to do ?
Et là encore, il y a plusieurs écoles : celle des “j’aime” et des “j’aime pas” !
Et dans les “j’aime”, il y a ceux qui disent qu’ils aiment leurs cadeaux même si c’est faux. Pour ne pas blesser. Le cadeau finit alors dans un placard ou sur Ebay le lendemain. Il y a ceux qui disent qu’ils n’aiment pas. Il y a ceux à qui ça ne plait jamais. Il y a ceux qui sont gênés, ceux qui pensent ne pas mériter, ceux qui disent “Merci !”… et tant d’autres choses.
De quelle école êtes-vous ?
Le cadeau parle de qui nous sommes, de nos sensibilités, de nos croyances, de la façon dont nous exprimons notre amour aux autres et à nous même aussi.
Vous faites-vous des cadeaux à vous-même ? Comment les recevez-vous ?
Le cadeau parle d’amour, d’attention, de prendre soin et de transmission… il y a là un passage de relai.
L’histoire de Points of You® s’est construite autour de la notion de “Pay it forward” qui peut se traduire par “Passer le relai”. Et ça, c’est un cadeau précieux.
Alors si vous aimez nos articles, nos outils, notre méthode n’hésitez pas… “Passez le relai !”
Pour aller plus loin
Vous avez envie d’aller plus loin et d’élargir encore plus vos perspectives ? Nous mettons à votre disposition d’autres éléments inspirants.
Citations
“J’avais mis mes souliers devant la cheminée, le père Noël m’a apporté des pieds.” Philippe Geluck – Le Chat
“Hier est derrière, demain est un mystère, aujourd’hui est un cadeau, c’est pour cela qu’on l’appelle présent” Maitre Oogwei – Kung Fu Panda (film)
« Suggestions de cadeaux de Noël : à votre ennemi, le pardon. Pour un adversaire, la tolérance. Pour un ami, ton coeur. Pour un client, Un service. À tous, la charité. Pour chaque enfant, un bon exemple. Pour vous, Le respect. » Oren Arnold
« Bientôt Noël… Cette jolie période de l’année où l’on ne songe plus au passé ni au futur mais rien qu’aux présents ! » Antoine Chuquet
“Écoutez : de l’extérieur c’est déjà magnifique ! Oh Thérèse ! Une serpillère ! C’est formidable, écoutez, fallait pas…
– mais non Pierre c’est un gilet. – Ah mais oui bien sûr, c’est un gilet ! Où avais-je la tête ? Il y a des trous plus grands pour mettre les bras ! Si vous saviez comme ça tombe bien, je me disais encore hier soir qu’il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles. Je suis ravi Thérèse ! “ Extrait – Le père noël est une ordure (film)“Ta vie est ce que tu as donné” Georges Seferis
“Tout ce qui n’est pas donné est perdu” Proverbe de l’Inde
“Si tu as de nombreuses richesses donne ton bien ; si tu en as peu, donne ton coeur.” Proverbe berbère.
Histoire
Un roi voulait à tout prix marier sa fille, mais celle-ci refusait les beaux partis qu’il lui présentait, car elle aimait en secret un petit cordonnier. Au bout de quelque temps, son père fut à bout de colère. Il l’obligea à se décider avant Pâques, sinon ce serait lui qui choisirait.
La princesse proposa alors un marché. Elle se marierait avec le prétendant qui lui ferait le plus beau cadeau. Son père fut très étonné. Il ne savait pas sa fille aussi attachée aux choses matérielles, mais il accepta devant toute la cour cette sage décision.
L’annonce fut alors proclamée et tous les prétendants se présentèrent au palais avec des cadeaux plus somptueux les uns que les autres : chevaux chamarrés et empanachés de rubans, rivières de diamants, soies des Indes, verres de Murano, diadèmes incrustés de pierreries, perroquets parlant latin…
Bref ! tout ce qu’on peut imaginer de plus luxueux lorsqu’on est prince, archiduc ou marquis. Quant au petit cordonnier, il fut la risée de tous lorsqu’il lui porta de merveilleux escarpins de cuir qu’il avait fabriqués.
Pourtant, ce fut lui qu’elle choisit. Et le roi eut beau tempêter, la fine mouche lui prouva que seul ce cadeau était recevable, car le cordonnier l’avait fait de ses mains. C’était cela FAIRE un cadeau, et non se contenter de sortir quelques deniers de sa bourse!
Le roi comprit que sa fille l’avait berné, mais, devant toute sa Cour réunie, il ne put pas revenir sur sa parole. Alors il oublia sa colère et finit par se féliciter d’avoir mis au monde une enfant aussi pleine de sagesse. Avec un tel caractère, l’avenir de son royaume était assuré!
Michel Piquemal “Le conteur philosophe”
Musique / Film
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