« Casser les codes » : voilà l’expression à la mode !
À force, cela en devient un code en soi, « LA » nouvelle façon de faire, presque une injonction. Que se cache-t-il donc derrière ce nouveau phénomène qui, si l’on n’y prend pas garde, deviendra une « tarte à la crème », perdant tout son sens et son intérêt ?
Qu’entend-on exactement par casser les codes ?
De quels codes s’agit-t-il ? En quoi cela peut aider un manager, un coaché, un coach dans sa vie de tous les jours et surtout comment faire ?
Littéralement
La première perspective n’est pas très réjouissante. Dans l’expression « casser les codes » il y a avant tout le mot « casser ».
« Casser » c’est mettre en morceaux, diviser d’une manière soudaine, par choc, coup, pression, c’est endommager de manière à empêcher le fonctionnement, c’est interrompre, voire dégrader. Il y a dans ce mot une forme de violence.
Comme casser les pieds, casser la figure, casser les oreilles, casser la voix, casser le moral, casser la tête, casser du sucre sur le dos, casser l’ambiance…
L’emploi du mot « casser » invite à une rupture radicale, engendrant une douleur potentielle. Il y a un avant et un après.
Ensuite, il est question de « code ». Vaste programme, car les sens sont multiples. Le code représente à la fois :
- Un ensemble de lois, de règles, de préceptes, de prescriptions définies par un groupe, une société, un métier, un État (code pénal, code civil, code du commerce, code de la route, code du travail, code déontologique, code vestimentaire etc…).
- Système ou suite de symboles destinés à représenter et à transmettre une information en une suite plus courte de caractères alphanumérique (Code postal, code postal, code barre, code Insee, code secret etc…)
- Système structuré de signes tel que les langues.
Les codes font partis de nos vies, ils régissent et dictent nos comportements, structurent nos pensées, nous donne une ligne directrice, nous encadrent.
Pour autant l’expression « casser les codes » nous invite à la transgression.
Tout est possible
« Les anciennes méthodes n’ouvriront pas les nouvelles portes »
Pour comprendre cette expression, le plus simple est de se référer à des personnes inspirantes qui ont cassé les codes.
Le plus grand selon moi est Alan Turing. Il a cassé les codes au sens propre et au sens figuré. Mathématicien de génie, il est célèbre pour être l’un de ceux qui ont permis le déchiffrage de la machine Enigma qui permettait aux allemands de codifier leurs messages pendant la seconde guerre mondiale. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des pères de l’informatique.
L’histoire raconte qu’il s’est suicidé en croquant dans une pomme empoisonnée au cyanure, pomme qui aurait inspiré à Steve Jobs le logo de « Apple ».
Car « casser les codes » c’est marquer une rupture dans une façon de faire, de penser, une habitude pour innover, créer : c’est le célèbre « Think différent » de Steve Job.
L’Effet Shinkansen est aussi une façon d’illustrer l’expression « casser les codes ». Du nom du train japonais qui relie Tokyo à Kyoto en moins de 2h, cette méthode a invité les ingénieurs à envisager un changement radical sans se poser de limites et en considérant que tout était possible.
C’est ça « casser les codes », considérer que tout est possible.
Cultiver sa singularité
« Casser les codes » c’est aussi cultiver sa singularité au-delà des codes qui sont proposés par la société. C’est s’en affranchir, ne pas se mettre de barrière dans la façon d’exprimer pleinement notre identité, qui nous sommes. Casser les codes est alors une façon de se distinguer à titre individuel ou même pour une société.
C’est ce que font des artistes comme Lady Gaga, Yseult, Harry Styles ou Sofiane Pamart et tant d’autres.
L’idée là n’est pas de transgresser les codes, mais de ne pas se laisser enfermer dans certains codes qui pourraient être vécus comme des dictats sociétaux : la silhouette, le genre etc… sans jugement ni prosélytisme. Être soi, simplement, en toute authenticité. C’est un travail de développement personnel nécessaire.
Pour quoi « casser les codes » ?
En vulgarisant l’expression, on risque d’en faire une nouvelle règle. Car il ne faut pas casser les codes pour le plaisir de casser les codes.
Nous cassons les codes pour créer, innover, réinventer, évoluer, surprendre, expérimenter le changement, exprimer et révéler notre personnalité. Dans ce cas, nous parlons des codes qui nous sont externes.
Mais il est d’autres codes que nous sommes amenés à casser ou tout du moins à remettre en cause et que nous n’avons pas encore abordés : ce sont nos propres codes, nos propres schémas comportementaux, nos propres schémas de pensées.
« Rien ne vous emprisonne excepté vos pensées. Rien ne vous limite excepté vos peurs. Rien ne vous contrôle excepté vos croyances. » Marianne Williamson
L’expression nous invite alors, avant de les casser, à les questionner pour savoir s’ils nous servent encore et nous mettre en action si cela est nécessaire.
En quoi casser les codes peut aider un manager, un RH, un coaché, un coach dans sa vie de tous les jours ?
Nous l’avons vu a début « casser les codes » peut revêtir un caractère violent, désagréable car cela implique avant tout de sortir de sa zone de confort, de se confronter à une forme l’inconnu.
Au-delà de la conscience que nous avons que certains codes ne nous servent plus cela peut générer des freins, des peurs, des résistances, des refus d’obstacles.
Parfois nous ne sommes pas prêts. Et c’est ok ! Cela fait partie de la prise de conscience.
Casser les codes pour permet également d’expérimenter le changement pour gagner en flexibilité et en adaptabilité, cela nous invite au mouvement et à l’action.
- Pour un RH, casser les codes dans le cadre du recrutement par exemple va lui permettre de tester la flexibilité et l’adaptabilité du candidat en le surprenant et en le faisant sortir de sa zone de confort ;
- Pour un manager c’est donner l’autorisation à chaque membre de son équipe de s’exprimer pour révéler ses talents et les mettre au service de l’équipe
- Pour un coaché grâce à l’accompagnement de son coach d’identifier ses propres schémas pour casser ceux qui ne lui servent plus
- Pour un coach, c’est, avant de vouloir casser les codes de ses clients, réfléchir à ses propres schémas et les casser.
« Casser mes codes », comment faire ?
La recette paraît simple sur le papier :
- Observer
- Identifier mes schémas
- Élargir mes perspectives pour identifier de nouvelles façons de faire
- Prendre conscience de mon intérêt à les conserver ou pas
- Me mettre en action
La mise en œuvre n’est pas aussi évidente.
Chez Points of You® nous aimons casser les codes et les schémas. Cela fait partie intégrante de nos outils et de notre méthode.
- Nous cassons les codes et les barrières des langues en utilisant le pouvoir des photos comme un langage universel et ainsi permettre une communication plus authentique ;
- Nous cassons les codes en invitant les personnes que nous accompagnons (que ce soit moi-même, un individu ou un groupe) à observer ses propres mécanismes et générer des prises de consciences rapides et profondes et sortir de leur zone de confort pour se mettre en mouvement.
Bonus
Une illustration en musique avec la chanson d’Yseult – Noir >