“Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n’est pas impossible que tout le monde ait tort.” Gandhi
Votre réalité n’est pas la mienne ». C’est un fait. Nous pouvons voir cela comme un problème. Les conflits dans la sphère privée, professionnelle et même à l’échelle de la planète prennent racine dès lors que nous nions la réalité de l’autre et que nous voulons imposer la nôtre. Chez Points of You® nous considérons cela comme une chance. Celle d’aller à la découverte de l’Autre, de sa façon de penser. D’être simplement curieux.
Nous interprétons la réalité en permanence. Comme le ferait un conteur d’histoires, notre cerveau reconstruit sa vison du monde. A chaque instant il filtre les informations. Il réduit les ambiguïtés. Il interprète… La notion de “Perception” est au cœur de la méthode Points of You®. Dans l’article qui va suivre, nous vous proposons de réfléchir ensemble à cette notion.
Partons d’une situation quotidienne…
« Il est 17 :15. Je suis à la terrasse d’un café. J’observe. Je sens la brise fraîche de novembre sur mon visage. Mes mains se réchauffent au contact de mon chocolat viennois bouillant. Je me suis d’ailleurs brulé la langue. Cette sensation est apaisée par le contact doux et sucré de la chantilly qui reste coincée sur le haut de ma lèvre. Les odeurs de crêpes se mélangent au parfum trop puissant de ma voisine de droite. Le brouhaha des conversations masquent la musique en arrière fond. Mon regard observe au loin une maman en difficulté avec son enfant qui pleure. Elle semble en colère. Qu’a-t-il donc pu faire ? Un caprice certainement. En même temps je m’agite tant que je peux pour attirer l’attention du serveur pour qu’il m’apporte l’addition. Il m’a certainement vue… pourquoi donc ne vient-il pas ? Finalement je me lève et le rejoins au comptoir. Il me dit qu’il ne m’a pas vue, trop préoccupé par une mauvaise nouvelle qu’il venait de recevoir. »
Ce récit relate une scène courante voire banale de la vie de tous les jours. Est-ce la réalité de ce qui s’est passé ? Le serveur, mon voisin de table ou la maman auraient certainement raconté l’histoire autrement. Ils ont vu, ressenti, et interprété différemment.
La perception ou quand notre cerveau filtre l’information
Nos sens nous envoient des milliers d’informations en permanence dont nous n’avons pas forcément conscience. Il faudrait prendre le temps de les observer. Or notre cerveau a des ressources attentionnelles limitées. Nous ne sommes capables de percevoir qu’une partie infinitésimale de la réalité du monde qui nous entoure.
Pour économiser ses ressources notre cerveau fait des choix. Il filtre les informations pour ne retenir que celles qui nous semblent importantes sur le moment. Par exemple en ce moment, sentez vous le contact de vos pieds sur le sol, l’odeur de la pièce…?
La perception, c’est ce processus actif de recueil et filtrage de l’information. Cependant le simple filtrage des informations ne nous suffit pas pour agir.
Notre cerveau réduit l’ambiguïté et interprète
Parfois les informations que nous percevons sont floues, vagues, partielles, ambiguës. Comme la mère avec son enfant ou le serveur qui ne me voit pas. Or nous avons besoin de mettre du sens dans ce que nous percevons. Nous allons comparer ce que nous percevons à ce que nous savons du monde. Nos croyances, nos opinons, notre personnalité, notre tempérament…Puis nous allons interpréter la perception de la réalité.
Je n’aime pas les caprices, j’imagine que l’enfant en fait un. Comment l’auriez-vous interprété vous ?
Il y a autant de façon de stabiliser l’ambiguïté du réel qu’il y a d’individus. C’est ça qui fait notre unicité. Par ce phénomène de réduction de l’ambiguïté, nous mettons de nous dans la façon dont nous percevons le monde pour lui donner du sens.
Plus une situation est ambiguë, plus nous pouvons lui attribuer le sens que nous voulons. Plus une situation est claire, plus nous sommes obligés de l’accepter pour ce qu’elle est.
Nous sommes des narrateurs du réel
Notre mémoire n’est pas non plus infaillible. Si vous fermez les yeux, et que vous imaginez les 2 dernières heures, vous visualisez des détails anodins que votre cerveau reconstitue. Vous ne vous souvenez pas de tout.
Nous avons parfois de faux souvenirs. Notre cerveau ne fonctionne pas comme un appareil photo ou un disque dur. Nos souvenirs ne sont pas stockés tels quels. Nous ne pouvons pas nous les repasser de façon précise, comme c’est imaginé dans la série « Black Mirror » (épisode 3 de la saison 1 « Retour sur image »).
Notre passé existe dans le présent. Chaque fois que nous revisitons un souvenir, nous le recolorons avec la personne que nous sommes aujourd’hui. Nous l’embellissons, ou nous le noircissons. Nous réécrivons le film de notre vie à l’aune de notre présent. Les souvenirs sont malléables.
Alors, comme le ferait un narrateur du réel, votre cerveau reconstruit, réinvente un monde en filtrant les informations, en réduisant les ambiguïtés, en interprétant et en comblant les vides de notre perception. Ce processus se fait à notre insu.
Quelles sont les conséquences ?
Lorsque nous entrons en relation avec les autres, nous nous confrontons à des perceptions différentes d’un même réel. C’est alors la source de surprises, parfois de désaccords.
L’enjeu sera donc de développer notre flexibilité mentale et notre capacité d’observation. De regarder les choses sous un autre angle. D’intégrer que personne n’a ni tort ni raison. De s’ouvrir à d’autres points de vue, de changer nos interprétations et d’imaginer d’autres explications pour un comportement.
Alors cela nécessitera de prendre du recul, sortir de sa zone de confort, initier un mouvement intérieur pour intégrer cette nouvelle perspective.
La notion de “Perception” est au cœur de la méthode Points of You®. Nous considérons qu’il y a autant de point de vue que de personne. A travers nos processus, nous invitons chacun à développer sa capacité d’observation, à prendre du recul, sortir de sa zone de confort pour envisager sa situation sous un autre angle et élargir ses points de vue et s’ouvrir à ceux des autres.
« Soyez curieux, ne portez pas de jugement » Walt Wittmann