Récemment, une coach aguerrie est venue participer à un de nos webinaires. En introduction, elle a expliqué qu’elle utilise les cartes de photolangage pour faire exprimer à son client sa vision du monde. Jusque là, rien de nouveau sous le soleil. Cela confirme une fois de plus l’utilité de la photographie et de la métaphore visuelle pour court-circuiter nos schémas de raisonnement logique.
Voici cependant ce qu’elle nous a livré en fin de séance : » le pouvoir de ces photos bien sélectionnées a été décuplé lorsque vous les avez associées à des mots précis, et surtout à un questionnement minutieux ».
Ne dit-on pas que le métier de coach est l’art de questionner ? C’est pourquoi le questionnement est au cœur de la méthodologie de Points of You®. Ce sont les tapis de jeux qui incarnent ce processus de questionnement dans les jeux The Coaching Game et Faces. Mais aussi les cartes Questions de Punctum et Speak Up.
Questionner est un art subtil. Écouter son client l’est tout autant.
L’art de poser la bonne question
Etre à l’écoute pour questionner stratégiquement
Plus on saura écouter notre client, plus on saura quelle « bonne » question poser, si c’est le bon moment, et au service de quoi on la pose. Questionner de façon stratégique est en effet, en soi un acte de décadrage qui peut vraiment amener quelqu’un à des prises de conscience fortes ou à remettre en questionner des croyances limitantes.
Selon Karine Aubry qui signe l’excellent blog L’œil du colibri, une question puissante est « une question qui amène l’interlocuteur, en un éclair, à une vision inédite de sa situation, et lui permet d’amorcer de lui-même un processus de résolution ».
A écouter ou lire les conseils des experts en coaching (A. Cardon, J. Cunier, V. Lienhardt, A. Tonnelier, F.Délivré et j’en passe) on en conclue que le questionnement est à manier avec d’infinies précautions ; et je m’en rends compte à chaque supervision : j’en sors souvent étourdie – à la fois par la beauté et l’exigence de notre métier, mais aussi par la si longue route qu’il me reste à parcourir pour questionner le plus justement possible mes clients.
Bien questionner est au coeur de la méthodologie Points of You
Lorsqu’en formation de niveau 2 nous vous aidons à concevoir vos propres ateliers collectifs ou vos propres processus, nous insistons sur l’importance de bien « préparer » vos questions pour les mettre au service d’une intention claire vis-à-vis de vos clients.
Mais la pression est moins forte sur vos épaules dans un certain sens, car les cartes que vos clients vont tirer sont complémentaires à votre questionnement puisqu’également au service du décadrage.
Piocher une question face cachée, est-ce vraiment sérieux ?
Mais dès lors, vous seriez légitime à nous poser la question suivante : pourquoi proposez-vous dans le jeu Punctum 33 questions «puissantes» à utiliser potentiellement en face cachée ? N’est-ce pas laisser trop de place au hasard, mettre son client en risque et réfuter par là même l’importance du questionnement stratégique ?
Plusieurs éléments de réponse :
Les questions peuvent être utilisées pour de l’auto-coaching.
Punctum à l’origine a été conçu pour des particuliers intéressés par le développement personnel qui n’ont pas envie ou pas les moyens de recourir à un coach. D’où les questions à leur service qu’ils peuvent utiliser. Se poser des questions – même en tapant à côté – est mieux que ne pas s’en poser du tout non ?
Elles sont tout autant utiles pour nous les coachs ! Parce que, soyons honnête, nous pouvons quelques fois être un peu trop complaisants avec nous-même et habiles à éviter les questions qui pourraient nous remuer. Moi je le suis, en tout cas.
Précautions oratoires à prendre en face cachée
Lorsque je choisis d’utiliser des questions face cachée avec mes clients, j’indique clairement au début de la séance que j’utilise ces outils pour les surprendre et briser leurs schémas de pensée automatiques, et que le hasard fait partie du jeu. De plus, je m’interdis de choisir une carte ou une question pour mes clients, mais je les invite à choisir eux-mêmes. Et cela change tout !
Enfin, pour que mon client reste autonome tout au long de la démarche, j’introduis également la « règle du jeu » et je choisis de rester discrète. « Si ça ne marche pas, ce n’est pas grave non plus !
S’appuyer sur la maturité et l’autonomie de son client en mode visible
Parfois, lorsque j’estime que mes clients sont suffisamment mûrs, j’utilise également les questions face visible pour les aider à augmenter leur niveau d’autonomie. Concrètement, je leur demande de choisir la question qui, selon eux, les aiderait à progresser davantage, ou celle avec laquelle ils ne sont pas à l’aise….
Enfin, les questions peuvent vous servir de source d’inspiration.
Plus la question est simple, plus l’impact est grand. Pour moi, les questions de Punctum sont des questions essentielles, taillées comme un diamant. J’aime y revenir et les utiliser comme source d’inspiration. En outre, cela m’aide à me rappeler qu’elles sont réparties en 5 catégories :
#1. des questions sur nos freins,
#2. sur nos ressources,
#3. des questions qui nous permettent de mieux identifier nos émotions,
#4. des questions qui traitent de nos aspirations, et enfin
#5. des questions qui nous permettent de passer à l’action.
En espérant avoir répondu à vos questions …. J