Voilà déjà le 22 décembre 2023. Aujourd’hui c’est le jour du solstice d’hiver. Ce sera la nuit la plus longue de l’année.

Et si nous commencions par une histoire ?

“Sur une petite île charmante, où la végétation était luxuriante et l’herbe verte, habitait une vache extraordinaire qui menait une vie plutôt étrange. Pendant la journée, lorsque le soleil était haut dans le ciel, la vache se promenait tranquillement dans les champs, broutant l’herbe fraîche, profitant de la vie. Mais dès l’instant où le soleil se couchait et qu’il commençait à faire noir sur l’île, la vache s’agitait et avait très peur. « Que va-t-il m’arriver ? Y aura-t-il encore de l’herbe ? Je ne peux rien voir autour de moi. Que vais-je faire ? » se demandait la vache, déambulant anxieusement dans la nuit, ne dormant pas, tellement elle avait peur. Mais, lorsque le jour se levait à nouveau, que le soleil brillait dans le ciel, et que l’herbe s’étalait à nouveau à perte de vue, la vache sautait de joie, oubliait ses malheurs de la nuit et recommençait à manger tout son soûl. Cela bien sûr, jusqu’à ce que le soleil se couche une fois encore – et le cycle se renouvelait.
Et comme cela, jour après jour, la vache vivait sa vie.”
Histoire Soufie illustrant la carte “Peur” du jeu The Coaching Game de Points of You®.

La nuit est fascinante autant qu’angoissante. Je me souviens que petite j’avais peur du noir. Pas vous ? L’obscurité nous confronte à nos peurs : celle de ne pas voir, celle de ne pas tout comprendre ou maîtriser, celle du silence, du froid. Même notre corps réagit. La fièvre souvent survient à la nuit tombée. Tout les phénomènes s’amplifient.

La nuit fait référence à l’obscurité en opposition à la lumière. Thème que nous avons abordé le 8 décembre.

Au delà de la lumière, le solstice d’hiver introduit à la notion de dualité et de cycle.

La dualité des solstices

Dans les rites païens, la célébration du solstice d’hiver (appelé Yule en Europe) consistait à invoquer les forces sacrées et magiques.

Les solstices d’été et d’hiver sont tels des portes.

Le solstice d’été, est une porte qui se ferme. Il annonce une phase de déclin : celui de la lumière extérieure. Tourné vers l’extérieur l’homme doit alors se tourner vers l’intérieur pour trouver sa lumière intérieure, nous invitant à l’introspection.

Le solstice d’hiver est quant à lui une porte qui s’ouvre. Mettant un terme à une phase apparentée à la mort et l’abandon, il annonce la renaissance de la lumière, il est tourné vers l’avenir, vers l’extérieur, plein d’espoir. Il nous offre un nouveau monde, un monde ou va régner la lumière extérieure.

La bascule

Le solstice d’hiver est une nuit de bascule. Celle d’un cycle qui s’achève pour laisser la place à un autre qui commence. Il est le symbole d’un éternel enchaînement, d’un immuable recommencement.

Il y a dans le cycle une idée de répétition inexorable et pour autant, chaque cycle qui s’annonce est différent. Il incarne le mouvement de la vie, l’évolution. Les minutes, les heures, le jours, les mois, les saisons, les années, dans leur mouvement circulaire se succèdent, symbole suprême du temps qui passe.

Jusqu’au solstice d’hiver, le déclin de la lumière nous invite à l’introspection et à l’apprentissage de la mort au sens large du terme… c’est à dire la fin de quelque chose, notre capacité à laisser les choses aller, passer, partir pour faire de la place aux nouvelles. Les choses naissent et meurent, comme le jour et la nuit… L’enfance pour laisser la place à l’adolescence, l’adolescence à l’adulte, l’adulte à la personne agée… Pas de retour en arrière, la porte ne s’ouvre que dans un sens. Cela nous questionne sur notre condition d’être éphémère. Nous sont confrontés à notre transformation, à nos parts d’ombre et de lumière.

Du mouvement des astres

Parler des solstices c’est évoquer le mouvement des astres : celui de la terre, du soleil et de la lune. La terre tourne sur elle-même et autour du soleil. Comme nous le faisons nous même.

Gandhi ne disait il pas «Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait 10 fois le tour du monde. Mais celui qui a fait 1 seule fois le tour de lui-même.».

Chaque cycle est un mouvement. Il est l’opportunité de cheminer, d’abandonner ce qui ne nous sert plus, et d’inviter quelque chose de nouveau.

Chez Points of You® nous considérons que le mouvement c’est la vie. A travers nos processus, nous invitons chacun à initier un mouvement intérieur. Lequel est propice aux prises de conscience potentielles.

 Pour aller plus loin

Vous avez envie d’aller plus loin et d’élargir encore plus vos perspectives ? Nous mettons à votre disposition d’autres éléments inspirants.

Citations

“A Noël je n’ai pas plus envie de rose que je ne voudrais de neige au printemps. J’aime chaque saison pour ce qu’elle apporte.” – William Shakespeare / Peines d’amour perdues

L’hiver n’est pas une saison, c’est une fête – Anamika Mishra

Le solstice d’hiver est un moment pour honorer le calme des ténèbres et la lumière de la renaissance – Heather McCloskey Beck

Chaque saison a sa propre beauté et merveille, et le solstice d’hiver nous rappelle de toutes les embrasser – Inconnu

Le solstice d’hiver est le moment de revenir sur l’année qui s’est écoulée et d’apprécier tout ce qui nous a amenés à ce moment – Inconnu

Chaque nouveau commencement vient de la fin d’un autre commencement – Sénèque

Le solstice d’hiver est le moment de planter des graines pour l’avenir, de nourrir nos espoirs et nos rêves, et de croire qu’ils grandiront et fleuriront en leur temps – Inconnu

Le temps, c’est quand on va d’un Noël à l’autre. – Paul Villeneuve

Histoire

La vraie nuit

Un grand chaman avait été invité par un ethnologue à venir voir toutes les belles choses inventées par la civilisation moderne.
Durant plusieurs jours, l’ethnologue promena le chamane et  celui-ci  allait  d’étonnement en émerveillement. Pourtant, il désira rentrer bien vite chez lui. quand l’ethnologue lui en demanda la raison, il prononça une parole fort énigmatique :
— » Je ne peux pas me passer de la nuit. Je ne comprends pas comment vous pouvez vivre sans la nuit. Qui vous l’a donc volée ? »

Pendant des mois et des mois, l’’ethnologue s’interrogea sur cette parole. Qu’avait donc voulu dire le chaman ? Au bout de plusieurs années, n’en pouvant plus, il prit l’avion pour aller lui poser la question.
Le chaman s’était retiré dans un endroit très reculé. L’ethnologue dut faire un long voyage à dos de mule, bivouaquant le soir au milieu de la nature. Une nuit, l’aboiement d’un coyote le réveilla. Il se leva et sortit dans la nuit noire et profonde.
Au-dessus de lui, la voûte du ciel était constellée de millions d’étoiles. C’était un spectacle extraordinaire, époustouflant de beauté. L’ethnologue comprit enfin.
Michel Piquemal “Les philo-fables pour la terre”